Certaines cannes casting ont un look peu conventionnel qui intrigue les non-initiés ; En effet, vous pourrez parfois observer des montages où les anneaux ne sont pas alignés, mais au contraire tourne autour du blank. Il ne s’agit pas là d’une erreur de rodbuilder, ni d’une fantaisie mais bien d’un choix technique apportant de nombreux avantages en pêche. Alors pour la prochaine canne casting, misez sur la spirale !
Nommé aussi montage « brésilien », le montage spiral consiste, sur une canne casting, à monter le plus gros anneau sur le dessus du blank comme cela se fait traditionnellement, puis de faire tourner les 2 ou 3 suivants autour de celui-ci pour que le tunnel soit placé à l’intérieur de la courbe, comme sur une canne spinning. Cela est évidemment interpellant et surprenant la première fois que l’on y est confronté, mais autant le dire, une fois qu’on y a goûté, on ne revient pas en arrière !
La stabilité
Chaque rodbuilder le sait : dans le cas d’une canne spinning, on place les anneaux à l’intérieur de la courbe du blank mis en pression, et dans le cas d’une canne casting, à l’extérieur. Dans ce second cas, ce positionnement a pour effet d’apporter une forme d’instabilité en combat, car il est possible, sur un gros poisson, que votre canne ait tendance à vouloir tourner légèrement sur le côté, apportant inconfort et inefficacité.
Ce problème, qui est le point de départ de la réflexion ayant abouti au montage brésilien, n’existe donc plus lorsque la rampe d’anneaux effectue une spirale autour du blank. En effet, le tunnel se situant alors dans la même configuration qu’une canne spinning, la pression s’exerce sur l’intérieur de la courbe du blank, assurant ainsi une entière stabilité en combat et permettant d’exploiter toute la réserve de puissance de la canne.
La protection du blank et de la tresse
Le second problème rencontré avec un montage casting traditionnel est l’existence de points de contact entre la tresse et le blank lors des mises en pression importantes. Ces points de contact, situés notamment entre les premiers anneaux du tunnel, entraînent une usure de la tresse pouvant mener à la casse et ainsi à la perte d’un poisson trophée.
Tout problème ayant une solution, il suffit alors de multiplier le nombre d’anneaux pour en réduire l’espacement et ainsi éviter ces points de contact, potentiellement dangereux pour votre ligne.
Néanmoins, le montage spiral est apparu une nouvelle fois comme la solution la plus pertinente pour remédier à cet inconvénient. En effet, avec cette répartition, la tresse prend appui sur la partie de céramique située à l’opposé du blank et ne peut donc entrer en contact avec celui-ci.
La légèreté
Si ce n’est pas le but originel, le gain de poids est une conséquence du montage brésilien. La logique est implacable et irréfutable : moins d’anneaux sur le blank, c’est moins de poids qui l’handicape ! Ainsi, même si ces quelques grammes gagnés n’apportent pas de confort notable, ils permettent néanmoins de préserver l’action originelle de votre blank et de gagner en réactivité.
Le look
Parce qu’on n’est pas seulement des rodbuilders, mais aussi des hommes de goût, on apprécie souvent l’esthétique et l’originalité. Avec le montage spiral, on ne peut être mieux servi : ces anneaux effectuant une rotation autour du blank apportent, en plus de leur technicité, un look inimitable à votre création. Autant ne pas s’en priver !
Et les lancers dans tout ça ?
Bien souvent, une fois nos anneaux ligaturés, nous passons bien trop de temps à les aligner à la perfection, persuadés que cela optimisera nos distances de lancer. La réalité du terrain est bien différente et démontre que ces dernières sont équivalentes, que ce soit avec un montage classique et un alignement rectiligne, ou avec le fameux montage spiral. Alors, même si aujourd’hui, par perfectionnisme, je passe toujours du temps à parfaire l’alignement de ma rampe d’anneaux, j’ai conscience de l’inutilité de cette perfection !
Quels angles choisir ?
Lors d’un montage spiral, la rotation s’effectue généralement sur les 3 premiers anneaux, ceux de « réduction », afin que le premier anneau du tunnel soit positionné à 180° par rapport au pied de moulinet.
Le choix des angles dépend de la puissance de la canne et doit être ajusté lors de la mise en pression pour éviter tout contact entre la tresse et le blank sous de fortes contraintes.
Ainsi, sur des blanks puissants, on privilégiera une rotation rapide avec des angles de 0°, 45° et 135°. Sur des blanks légers, on optera pour une rotation plus douce et régulière avec des angles autour de 20°, 70° et 120°. Rappelons qu’il s’agit là d’angles approximatifs et qu’un rapporteur n’est pas indispensable ; l’essentiel est que la répartition soit homogène à l’œil.
À droite ou à gauche ?
La rotation peut s’effectuer vers la droite ou la gauche du blank sans que cela n’ait aucune incidence sur l’efficacité et le confort de votre montage. Cependant, afin de conserver la rotation dans l’axe du regard, les droitiers privilégieront une rotation vers la gauche, tandis que les gauchers procéderont à l’inverse.
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