![Rencontre avec Arnaud Rizzi Anderson, compétiteur pour la marque Edge Rods [YPC BOAT2025]](http://rodhouse.com/cdn/shop/articles/arnaud4_f4dbed30-65f9-4b40-89ff-6f75fb83ff80.jpg?v=1739347457)
Rencontre avec Arnaud Rizzi Anderson, compétiteur pour la marque Edge Rods [YPC BOAT2025]
Membre de la team Edge Rods, Arnaud Rizzi Anderson s’est forgé une solide réputation par-delà les frontières hexagonales dans le monde de la pêche. Il constitue ainsi un sérieux prétendant, avec son partenaire Matthias Lothy, à la victoire finale de cette nouvelle saison de l’YPC Boat. Nous l’avons rencontré à cette occasion !
L’YPC fait aujourd’hui parti des compétitions de pêche internationales disponibles sur Youtube. Année après année, son audience s’est développée et fidélisée et c’est tout logiquement que les plus grands noms de la scène halieutique européenne y sont présents et ambitieux. Alors que le lancement de cette saison est imminent, nous avons rencontré Arnaud Rizzi Anderson, compétiteur chevronné, pour faire le point sur cette manifestation et sur sa stratégie. C’est évidemment sous les couleurs de Edge Rods qu’il participera à ce nouvel opus.
Bonjour Arnaud, avant même de parler de la compétition, même si tout le monde te connait, peux-tu te présenter et nous rappeler de ton parcours de pêcheur ?
Je m’appelle donc Arnaud Rizzi Anderson, j’ai 37 ans et je pêche le carnassier aux leurres depuis mon adolescence dans la région bordelaise ! Je pêche donc principalement les grands lacs et du fait de mon activité professionnelle (dans le monde la pêche également), je me déplace partout en France et en Europe pour réaliser des vidéos ou des compétitions.
Comme de nombreux pêcheurs de la région, mon poisson préféré est le black bass ; C’est devenu ma passion quand je suis arrivé dans la région où j’ai eu l’occasion de rencontrer des grands noms de la pêche également passionnés par cette espèce. Patrick Lamarque, David Dubreuil, Tanguy Marlin, Lionel Grou ou encore Ryusuke Hayashi, des pêcheurs qui étaient impliqués et reconnus dans la pêche du bass. Ils m’ont pris sous leurs ailes et j’ai énormément appris grâce à leurs conseils.
J’ai eu la chance aussi de beaucoup voyagé quand j’étais enfant et adolescent, ce qui m’a permis de découvrir d’autres cultures halieutiques et de suivre les circuits de compétions aux US et tout notamment l’Elite Series. Chaque année le Bass Master c’était l’événement le plus imortant alors je suivais ça avec grand attention et passion !
Depuis un an je suis responsable marketing de la société Pochon qui est une société française âgée de 53 ans qui est spécialisée dans la vente et l’installation d’électronique embarquée sur les bateaux de plaisance, de pêche, les voiliers ou encore les yachts. Depuis quelques années, on a créé Pochon Fishing par l’intermédiaire de Michaël Bazière et de Benjamin Biau pour investir le marché des eaux intérieures et notamment des bassboat. Notre leitmotiv est de proposer des services de qualité et des installations haut de gamme que l’on peut retrouver sur des voiliers qui traversent l’atlantique par exemple. On travaille avec toutes les marques et cela nous permet de nous adapter aux besoins des clients.
Ensuite J’ai fait quelques compétitions en solo, j’ai gagné parfois et j’ai ainsi signé mes premiers contrats de sponsoring et c’est comme ça que je suis rentré dans le milieu.
Historiquement, mon parcours en compétition à commencé à l’adolescence avec les premières compétitions float tube en Charente qui étaient organisées par Patrick Bertry. Je me suis bien placé et j’en ai gagné certaines et j’ai pris goût à la compétition ; J’ai ainsi signé mes premiers contrats de sponsoring et c’est comme ça que je suis rentré dans le milieu.
Ma rencontre avec Matthias a été déterminante. Il est un peu plus âgé que moi et je l’ai toujours considéré comme un grand frère.
Peux tu nous faire un petit point sur l’YPC.
L’YPC est une immense compétition sur Youtube qui est suivi partout en Europe et qui a un succès de dingue, notamment dans les pays de l’est comme la Hollande, la Suède, l’Allemagne. Ils sont vraiment fans et friands de ce type de compétitions. On la découverte en live cette année avec Mathias.
On est 24 équipes divisés en 5 poules ; L’YPC boat se déroule en Hollande et il y a une journée sur un lac et une autre sur une rivière. On a le choix du milieu pour chaque journée qu’on sélectionne sur une liste donnée à l’avance.
C’est une compétition qui est compliquée car il y a les pêcheurs locaux et qui préfishent tout au long de l’année. C’est aussi ce qui la rend très intéressante !
L’objectif est de capturer 2 brochets, 2 perches, et 2 sandres. Un coefficient est affecté à chaque espèce (2 pour la perche, 1 pour le brochet et 1.3pour le sandre). On peut aussi comptabiliser 2 poissons bonus qui s’ajoutent au cumul de points final quel que soit l’espèce !
Elle a lieu en octobre et nous sommes arrivés sur place fin septembre. On a un caméraman et chaque matin on lui donne un point de rdv sur le lieu de pêche choisi. On arrive en avance pour être prêt à faire feu à 8h00 et lancer notre premier leurre ; le tout jusqu’à 16h00. Pendant ce temps il faut attraper des poissons mais aussi parler des produits et des marques qu’on représente car ça fait aussi parti du jeu. Pour ma part j’ai parlé anglais, mais Matthias maitrise bien l’Allemand et s’est exprimé dans cette langue tout au long de la compétition car les organisateurs sont allemands.
Il me semble qu'il existe des règles spécifiques axés sur les valeurs halieutiques et le respect du poisson; Cela a t'il une incidence sur la manière d’aborder la pêche et le choix du matériel ?
Effectivement tout est fait pour le respect du poisson. Il n’y a pas de pesée ni mesure à la fin donc on ne les garde pas au vivier !
On a une réglette sécurisée avec 2 renforts en mousse sur les côtés et la manipulation du poisson est très importante. Il ne faut pas les faire tomber évidemment, mais on ne le pose pas non plus sur la moquette et on mouille préalablement la réglette.
Il y a un point particulier qui m’a marqué, c’est que lorsque l’on casse durant un combat, on a une demi-heure de pénalité. On se rend compte que sur ce genre de compétition, il y a beaucoup de pêcheurs qui utilisent des bas de ligne en titane ou en acier. A nos yeux ce n’est pas très sexy, mais eux ça ne les dérange absolument pas !
Quand on a commencé à prefisher on a opté pour le titane, mais lorsque l’on a un Ned rig avec une tête plombée de 5gr, un leurre de 5cm, une agrafe et un bas de ligne, psychologiquement c’est difficile… On trouve cela grossier car on n’a pas cette habitude en France et nous savons tous que la confiance en ses leurres et en ce qu’on fait est très important !
Au final, on a pris le parti de ne pas choisir cette option, car on ne voulait pas sortir de ce qu’on connait et on a pris le risque de pêcher en fluorocarbone pour les pêches finesse avec le risque aussi de prendre une pénalité de 30mn…Heureusement pour nous, ça n’est pas arrivé !
Evidement cela a une incidence sur la manière d’aborder la compétition et sur le choix du matériel. En powerfishing pas de souci car ce sont des pêches de réaction mais sur les pêches lentes et fines, c’est compliqué dans nos têtes de mettre un bas de ligne en titane. C’était un vrai frein et lorsque l’on voyait des poissons au sondeur et qu’on ne les prenait pas, on était convaincu que c’était pour ça.
Place à ton partenaire ; Tu nous fais les présentations !
Matthias Lothy je le connais depuis plus de 20 ans. Il était guide de pêche à l’époque et habitait en Alsace. Il était sponsorisé par Lucky Craft chez qui j’étais sponsorisé aussi pendant une 12aine d’années.
Lorsqu’il est venu pour la première compétition du défi Predator (organisé par le magazine Predator), on a sympathisé et ça a tout de suite matché !
J’étais mineur à l’époque et c’est lui qui conduisait, on a sillonné pas mal la route ensemble ! La première compétition c’était la manche de Cazaux.
On a un vrai bagage ensemble et notre force c’est qu’on est complémentaire ! Il est très complet et très bon sur toutes les espèces. Il a beaucoup voyagé et beaucoup pêché à l’étranger et il a du coup développé une autre culture de pêche et avec un gros mental de compétiteur !
On a donc fait équipe sur le défi ouest Predator quand il est venu habiter dans la région bordelaise et on a gagné différentes manches, le circuit plusieurs fois et même une finale nationale en 2015 au Salagou. Naturellement, on a voulu aller plus loin en s’intéressant aux compétions étrangères. On a débuté avec la Soner Euro Cup en Extramadue, puis le Predator Tour en Hollande puis quelques compétions au Portugal aussi sur le lac Sabor où nous avons fini 6ème l’année dernière.
Notre plus belle compétition c’était sur la Soner Cup en 2019 qui était la plus grosse compétition de pêche du black bass en Europe à ce moment-là ! Notre sponsor nous avait demandé de pêcher avec Mike Laconelli, maison ne voulait pas casser notre binôme. Alors nous avons recruté un autre pêcheur (Bastien Nicolay) pour rester ensemble ; On a préparé la compétition à 4 du coup (jusqu’à 17j de préfishing) et les deux équipes se sont classés sur les deux plus hautes marches du podium.
C’est aussi un designer de talent. On critique parfois certaines marques pour leur ressemblance avec d’autres produits, alors que Matthias, il créé des choses que personne ne fait et il est toujours dans l’innovation !
Avez déjà participé à l'YPC ?
Non, ce sera notre première participation à l’YPC.
Mais c’est une compétition qu’on suit car il s’agit de la plus importante sur Youtube en Europe. Il y a un vrai engouement et c’est suivi par des centaines de milliers de personnes. A vivre c’est vraiment exceptionnel.
Du coup comment on prépare une compétition de cette envergure ?
La difficulté c’est d’avoir une stratégie. On a donc fait un gros préfishing avec Matthias qui est arrivé 3 jours avant mois et on a prospecté pendant 1 semaine - 10j sur place. C’est essentiel si on veut exister sur ce genre de compétitions car il faut absolument identifier les zones de tenue, les déplacements des poissons et comment ils se nourrissent.
Il faut naviguer beaucoup et analyser. Il faut aussi faire attention aux marées, ce qui un paramètre supplémentaire qui fait énormément bouger les poissons et qui conditionne aussi leur activité.
Avant d’aller à la compétition on a regardé les éditions précédentes pour voir comment les poissons se capturaient et quelles étaient les habitudes des pêcheurs qui y vont régulièrement et qui finissent toujours dans le top 5. On y était déjà allé évidemment et on a aussi glané des informations à droite et à gauche… On a fini par faire un mix de tout ça pour préparer notre matériel.
Quand on ne connait pas, évidemment on amène toute notre maison avec des dizaines de cannes et des kilos de leurres. Puis à la fin du préfishing on finit avec 3 cannes et une pochette de leurres, mais c’est très bon signe car ca veut dire qu’on a compris la pêche et comment ça pouvait éventuellement se gagner !
Sur la partie préfishing on fait beaucoup de navigation et on observe énormément le sondeur. Au final on fait très peu de pêche parce qu’on ne veut pas saboter nos spots. La difficulté c’est d’identifier la quantité et la taille moyenne des poissons sur les spots.
Alors forcément on essaye d‘en attraper un par spot seulement et de le noter puis de passer au suivant.
Les conditions climatiques étaient vraiment difficiles ; on a cassé des cannes, on s’est fait des bleus… C’était vraiment, difficile psychologiquement et physiquement !
Au départ on est des pêcheurs de bass et la pêche de la perche en Hollande est très proche de ce qu’on sait faire. On peut les pêcher en texas, en carolina, au ned rig et au chatterbait.
J’avais vu quelques vidéos où les mecs pêchaient en carolina, mais en spinning et pour nous c’était un peu une aberration ! Mais nous sommes partis sans à apriori sur la question. En réalité, il faut des spots spécifiques souvent pour cette technique, qu’on n’a pas forcément en France, donc je me suis dit qu’on allait essayer de s’adapter et donc rechercher les perches ainsi sur des spots très précis (des roches, des structures) en spinning.
Les sandres, nous en avons pris pas mal en Ned Rig en pêchant les perches au final. On s’est rendu compte qu’on pouvait remplir le quota sandre sans les chercher spécifiquement, même si ce n’était pas des géants ; Du coup nous avons axés notre prospection sur les autres espèces.
Pour le Brochet on a pêché des zones que Matthias connaissait déjà et on a prospecté sur la base d’une réflexion liée à la saison, aux marées et à leur alimentation du moment.
Au final, on a établi une stratégie avec un planning et on s’y est tenu comme convenu. On devait être là à une heure précise avec une technique spécifique et en fonction du résultat on a déjà prévu les options suivantes.
Au final quel est le set up pour lequel vous avez opté ?
On est parti avec une quinzaine de cannes et on avait prévu beaucoup de doublon. Heureusement on avait un cagibi où tout ranger et tous les soirs on refaisait notre set up pour le lendemain et adapté notre stratégie !
Pour le Carolina, j’avais besoin d‘une canne assez longue et assez puissante et j’ai alors énormément utilisé la FFS ISR 705, 10-35gr de puissance et 2m13 de longeur. Je voulais cette canne, car j’ai utilisé un plomb de 14gr pour le carolina ce qui est assez gros pour le spinning, il me fallait donc une canne puissante, résonnante et avec une action fast pour pouvoir ferrer très rapidement.
D’habitude en Carolina on tient la canne vers le bas et on fait des tirées tout doucement sur le fond. Habituellement les poissons viennent ramasser le leurre mais là c’était des touches puissantes et il fallait le répondant nécessaire pour pouvoir ferrer et ne pas décrocher.
Pour le Ned Rig, j’avais besoin d‘une canne tactile, hyper conique et chez Edge Rods j’ai eu le droit à une canne Custom prototype pour cette compétition, 2m18 et 5-25gr qui était très résonnante. C’est un blank basé sur celui de la statement 724 et cette résonnance était un atout qui me permettait d’identifier le substrat et les touches les plus discrètes.
Pour le power fishing avec des lipless et des spintails, j’ai utilisé une EFX PRO HYBRID 736 qui est parfaite car elle est assez parabolique et pour les leurres qui vibrent beaucoup c’est hyper confortable. J’ai énormément pêché au spinnerbaits aussi car je l’avais prise en 2 exemplaires !
Pour les Chacha baits junior, j’ai pris une EFX PRO MBR 736 qui est une 15-40gr. C’est ma canne de tous les jours que j’utilise partout, pour pêcher le bass avec des petits shads par exemple. Pour les plus gros Crazy Rabbit, j’ai opté pour la FSC SWBR R808 qui mesure 2m44 pour 50-150gr. Je pouvais lancer très loin et avoir une grosse réserve de puissance.
J’ai pas mal utilisé aussi La FSC MBR 777 dans la gamme delta qui 2m31 pour 30-70gr de puissance et la SWC MBR 7109 de 2m39 pour 30-90gr pour toutes les pêches du broc.
En termes de leurres et de petit matériel, comment t’es-tu équipé dans la perspective de la compétition ?
Pour les leurres pour le brochet, on a beaucoup pêché avec la nouveauté de Bim Tackle, le Crazy Rabbit, le Chachabait junior et standard. On a tourné sur des tailles, des grammages, des coloris et des vibrations différentes. Avec l’ajout d’un trailer grub ou shad on peut obtenir des actions différentes. L’avantage de ces leurres est qu’ils déplacent un gros volume d’eau grâce aux poils mais qu’ils restent très faciles à lancer.
On a aussi lancé pas mal de Spinnerbait notamment un modèle de 32gr qui déplace beaucoup d’eau, le Tiger Pike d’Elitelure.
Pour les perches, on a principalement utilisé la Panthera craw d’Elitelure pour la carolina ; Elle est vraiment exceptionnelle, elle reste stable et ses pattes flappent.
Pour le Ned Rig, dans la même marque, nous avons choisi le Jaguar.
Enfin, pour le power fishing, on a opté pour un gros spintail, le SR65 de LureFans.
Evidemment pour la tresse j’ai pris pour le spinning et le casting light la tresse Rodhouse Prodigy qui est vraiment très bonne. Elle ne souffre d’aucune élasticité, profite d’une bonne glisse et d’excellents retours d’informations.
Laisser un commentaire
Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés.
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.